La société indienne a beaucoup évolué avec notamment la perte de l'importance de la famille « élargie » en milieu urbain : les familles ne peuvent plus, ne veulent plus, garder leurs anciens, encore trop souvent non protégés par un système de retraite. Par ailleurs les fréquentes violences conjugales incitent de nombreux jeunes à fuir leur foyer.
Abandonnés et sans ressources, jeunes et anciens se retrouvent sur les trottoirs de la ville. Le Volontariat a essayé de répondre à ce problème en ouvrant, au fil du temps, plusieurs centres d’accueil permanents, en ville et à l’extérieur.
L’accueil de personnes âgées a vu le jour grâce à un généreux donateur, Bernard Aubé, qui a, seul, financé et bâti, en étant sur place à Pondichéry, deux centres d’accueil :
- Amaidhi Illam, la maison de la paix et du repos, sis à notre centre Selvanilayam, dispose de 27 chambres, simples ou doubles, avec ventilation, douches et toilettes individuelles. Une trentaine de pensionnaires y résident, une majorité de femmes. Elles/ils ont été amené.e.s à Amaidi Illam et y bénéficient de la présence d'un bon encadrement, du personnel médical et du dentiste du Volontariat, 3 repas par jour, des animations régulières… et d’une fin de vie digne. Depuis quelques années, par une convention avec le Consulat de France, nous accueillons également quelques personnes franco-indiennes.
- Thendral Illam, la maison de la brise du large, en face de l'atelier Shanti à Dubraypeth. Comprenant 6 chambres, ce centre accueillait surtout d’anciennes/anciens de l'Atelier Shanti, sans famille. Ce lieu leur a permis de vivre une retraite dans de bonnes conditions, à côté de leurs collègues et ami.e.s. Ces personnes jouissaient des mêmes avantages que celles d'Amaidhi Illam. Récemment les dernières pensionnaires sont décédées ; le Volontariat a alors décidé d’utiliser ces chambres, après une rénovation menée actuellement (octobre 2024) pour y accueillir des personnes venant de la rue, comme à Amaidhi Illam.
« HOMES » POUR JEUNES
Au début des années 2000, ayant reçu un terrain en ville, le Volontariat a décidé d'y ouvrir le centre Souriya pour garçons des rues, puis un accueil des plus jeunes au centre Nila Illam à la ferme de Touttipakkam. Ces centres sont étroitement contrôlés par le Département de la protection de l’Enfance de Pondichéry (Child Welfare Committee, CWC).
- Souriya, un centre pour les garçons des rues : Pondichéry a vu croître le nombre d'enfants des rues, avec ou sans parents, en proie à tous les dangers (vol, prostitution, alcool, drogues, etc.). Les premiers pensionnaires venaient de la rue. Aujourd'hui certains viennent aussi de familles en difficulté ou placés là par le CWC. Cette maison en centre-ville accueille environ 23 garçons, De 10 à 16 ans, qui y vivent et reçoivent une scolarité suivie. Un travailleur social peut orienter chacun d’eux vers le futur le mieux adapté pour lui : études générales ou techniques, apprentissage à notre atelier de menuiserie ou autre. Plusieurs poursuivent des études supérieures techniques.
- Nila Illam, un accueil pour les plus jeunes : Il a vite été évident qu'il fallait séparer les grands, très marqués par la rue, des plus petits. Le Volontariat a donc ouvert en 2003, dans sa ferme de Touttipakkam, des maisons pour des filles et des jeunes garçons, gérées par des mamans de substitution et un important encadrement. Depuis l’ouverture de ce programme, nous accueillons aussi des jeunes de communautés gypsies, confiés par leurs parents très pauvres, ils représentent aujourd’hui la majorité des enfants accueillis. Depuis 2019, nous avons dû, par ordre gouvernemental, enlever les filles de Touttipakkam, elles ont été placées dans des « homes » pour filles ou remises à leurs familles. Parrainées ou pas, elles sont toutes suivies par les travailleurs sociaux du Volontariat. Tous les garçons de Nila Illam sont scolarisés dans les établissements environnants et, s’ils poursuivent leurs études, sont transférés à Souriya ils bénéficient de soutien scolaire et d'activités extra scolaires(ECA).
Revu octobre 2024