Le petit Territoire de Pondichéry devient un « complexe » industriel où les terres arables se réduisent inexorablement, d’année en année.
C’est une évidence, déjà, à la ferme du Volontariat de Touttipakkam : quand vient le temps du repiquage ou de la moisson du riz, 2 récoltes par an, nos ouvriers agricoles ne sont pas en nombre suffisant et nous devons engager des journaliers extérieurs. Or les industries environnantes utilisent déjà de la main d’œuvre, jeune souvent, et seuls quelques ouvriers, plus anciens, acceptent de venir, … avec une efficacité moindre !
A cause de ce manque de main d’œuvre, le Volontariat loue une moissonneuse-batteuse, à chaque récolte, qui fait en un jour le travail de 40 femmes et hommes pendant 15 jours !
Le repiquage des plants de riz est un travail fastidieux et fatigant : les femmes sont courbées toute la journée et à mi-jambes dans la boue de la rizière…. Avec souvent un résultat qui manque de régularité (photo 1).
Aussi, ce mois de septembre, notre conseiller pour la ferme teste une machine à repiquer, voyez sur les photos 2, 3 et 4 la régularité de plantation en lignes droites. Ce résultat a été obtenu avec 3 ouvriers seulement, deux sur la machine, un à la pépinière, transportant les carrés de plants spécialement préparés (la photo 5 montre quelques jeunes de Nila Illam donnant un coup de main en ce dimanche après midi). La vitesse de plantation est environ 4 fois supérieure à celle de 20 personnes repiquant à la main.
Cette évolution est elle bonne pour l’emploi dans l’agriculture ? En tous cas, en se référant à la situation dans les pays les plus avancés, cette évolution semble irréversible !
5 octobre 2012
Le Volontariat, à l’initiative de son travailleur social Paul Antony, responsable de Nila Illam, et le Service forestier du Territoire de Pondichéry ont organisé une Journée de plantations d’arbres, le 29 septembre, au centre Selvanilayam.
Pondichéry et ses environs ont beaucoup souffert du cyclone Thané qui s’est abattu le 30 décembre dernier. On estime à 150 000 arbres déracinés ou qu’il a fallu abattre ensuite, dans la région. Aussi le « Verdoyant Pondichéry » a perdu sa beauté pour de nombreuses années. En plus nous subissons un été prolongé en cette fin de septembre tandis que la mousson d’été a été quasi inexistante.
Au moins 200 arbres manquent aujourd’hui dans les centres du Volontariat et à la ferme. Pour les remplacer et, ainsi, préparer l’avenir, Paul Antony a approché le Service des forêts et a demandé le même nombre de petits plants. L’accueil de cette demande a été chaleureux et nous avons reçu gratuitement diverses essences d’arbres comme des jacquiers, tamariniers, margousiers ou bois de rose, etc.
Pour l’occasion plus de 300 enfants parrainés et membres du Volontariat ont été rassemblés autour de Madeleine et Arnaud de Blic, le Directeur Sendil, Paul Antony et deux responsables du Service forestier de Pondichéry. Puis, tous ont repiqué les plants d’arbres dans la cour arrière de Selvanilayam et à Amaidhi Illam. Des photos sont jointes.
4 octobre 2012
Cette dernière quinzaine, deux du Volontariat sont décédés, l’une était bobineuse de l’Atelier Shanti, l’autre était un des pensionnaires d’Amaidhi Illam. Voici quelques lignes de leur histoire, les noms ont été modifiés :
Maria, décédée le 19 septembre à 59 ans, était mariée à Katha, tous deux étaient atteints de la lèpre et s’étaient donc retrouvés à la léproserie de Dubraypet.Guéri, mais handicapé, Katha a travaillé comme bobineur à l’AS ; à sa mort, il y a 11 ans, nous avons donné le même travail à sa femme Maria. Elle habitait une des petites maisons mises à disposition pour ses employés handicapés par l’atelier et qui viennent d’être rénovées.
N’ayant pas d’enfants, ils avaient adopté un enfant de la famille de Katha qui fut parrainé par le Volontariat, puis se maria et a un petit garçon.
Maria prit sa retraite au début 2012, mais continuait son travail comme ouvrière à titre temporaire jusqu’au dernier jour de sa vie.
Elle qui avait un caractère affirmé et une voix forte a eu une tumeur à la gorge, elle refusait de se faire opérer. Elle en est décédée. Tous les ouvriers de l’atelier l’ont entourée jusqu’à son départ vers sa dernière demeure.
Muru était âgé de 80 ans, disait il. Il avait eu un petit travail de repasseur à Muthialpet, banlieue de Pondichéry, avec lequel il survivait. Il n’avait pas de famille, n’avait pas été marié. Il se cassa accidentellement une jambe. Très mal opéré, il resta handicapé à vie et ne put plus travailler ; de plus il devint pratiquement aveugle.
Nous l’avons trouvé un jour sur le trottoir, près de l’église où il mendiait pour survivre, et l’avons amené à Amaidhi Illam. Il y a fini paisiblement sa vie sans donner aucun souci au personnel d’Amaidhi Illam. Le Volontariat l’avait fait opérer de la cataracte.
Il s’est éteint calmement le 26 septembre au milieu de sa famille, que sont les autres pensionnaires de notre maison de retraite et le personnel du Volontariat, les jeunes de Souriya l’ont accompagné jusqu’au cimetière.
Nous avons toujours une pensée de gratitude pour celui qui nous a permis de réaliser ce programme, profondément humain, notre regretté Bernard Aubé.
29 septembre 2012
Quelques photos complémentaires de la visite du Président Abdul Kalam le 8 juin dernier.
13 septembre 2012
Les travaux qui avaient commencé en février dernier par le bâtiment de tissage, puis les autres bâtiments et enfin par les maisons des ouvriers va se terminer en ce mois de septembre.
Seul le rehaussement du sol de 12 maisons, pour les mettre définitivement hors d’eau, a dû être remis à plus tard en raison d’un arrêt, pour raisons politiques, de l’approvisionnement en sable pour la construction.
Un grand merci aux comités de soutien qui ont participé au financement de cette importante opération permettant aux ouvriers de disposer d’un lieu de travail et d’un lieu de vie plus sûrs.
13 septembre 2012
50 années au Service, c’est un long chemin ! A Pondichéry, le Volontariat est connu pour être « the silent Organization », l’association qui ne fait pas de bruit, ce qui n’est pas mal, …. sauf qu’il faut quand même penser à la suite, et donc, pour marquer cette date, nous nous devions de faire "quelque chose".
Aussi, l’ancien Président de l’Inde, Mr Abdul Kalam, homme aimé et respecté de tous, est passé nous rendre visite et a honoré de sa présence tous nos vieux, tous nos jeunes, dont certains ont dit : c’est le plus beau jour de ma vie !
Beaucoup de photos ont été réalisées, en voici quelques unes. Les journaux indiens étaient présents, mais aucun politicien, ils n’avaient pas été invités, cette journée se voulait simple, la reconnaissance d’un homme connu pour son humanité à un service de 50 ans d’humanité.
Un grand rebond du souci des autres est en marche !
14 juillet 2012
Le Père Ceyrac s’est éteint en ce dernier jour de mai 2012, dans sa maison de retraite des Petites Sœurs des Pauvres, à deux pas du Father’s Hostel du Collège jésuite Loyola à Madras qui était depuis longtemps son point d’ancrage central pour ses nombreuses et successives activités. Il avait 98 ans.
Avec sa disparition, c’est, pour Madeleine et moi, un chapitre de l’histoire de nos 50 dernières années qui se termine. Non pas qu’il ait eu une quelconque responsabilité au sein du Volontariat, mais, au même titre que nos deux autres amis, l’abbé Pierre et le jésuite Henri Volken, le Père Ceyrac a été un guide pour l’action sociale qui a été menée à Oupalam et pour tous les programmes du Volontariat, un initiateur d’actions sociales auprès des plus pauvres et un théoricien de la Solidarité. L’article, publié dans un précédent numéro de ce journal et sur notre site internet, et qui traite des différentes formes de la solidarité (charité, développement, conscientisation) est directement inspiré de ce qu’il disait toujours à tous les publics auxquels il s’adressait.
Nous perdons un être toujours passionné par ses missions, plus indien que les indiens (toute sa vie), plus cambodgien que les cambodgiens (il a passé 12 ans dans les camps de résistants ou de réfugiés en Thaïlande et au Cambodge ; il est à l’origine de l’hôpital de Phnom Penh qui opère encore aujourd’hui des malades du cœur avec La Chaîne de l’Espoir), et je l’ai connu, en même temps, plus français que les français !
Enfin, avec sa disparition, nous perdons un père, un frère, un ami pour lequel nous avons une grande affection, par delà nos éventuelles divergences, et avec lequel nous avons toujours été en lien durant ces 50 dernières années.
« Tout ce qui n’est pas donné est perdu » disait-il.
Il avait beaucoup donné !
Arnaud et Madeleine de Blic
5 juin 2012
Le 50ème anniversaire (Golden Jubilee) de la venue de Madeleine Herman de Blic à Pondichéry a été célébré le 11 février 2012 au sein de Sakthi Vihar, centre historique des premières activités du Volontariat naissant.
Tous les employés étaient présents, de même qu’un grand nombre d’enfants des crèches, maternelles et du programme de Parrainage, ainsi que des membres du comité indien du Volontariat. Des personnes d’Oupalam, de la première heure, avaient également été invitées. Au total près de 2200 personnes ont partagé ce moment d’émotion exceptionnel.
Cérémonie simple, suivie d’un programme culturel réalisé par les petits des crèches jusqu’aux ados, bien orchestré par leurs professeurs.
Voici quelques photos souvenirs de ce jour.
27 février 2012
Le cyclone du 30 décembre 2011 a fait beaucoup de dégats sur les logements temporaires, en particulier les huttes occupées par de nombreuses familles dont un ou plusieurs enfants sont parrainés par le Volontariat.
Des enquêtes ont été réalisées par les travailleurs sociaux du programme de Parrainage ; une évaluation du coût de réparation/reconstruction de chaque logement a été faite et beaucoup a déjà été fait pour que les familles retrouvent un lieu sûr, à l’abri du soleil et de la pluie.
Le Volontariat s’est d’abord concentré sur les familles ayant un enfant parrainé. Mais il y a le cas du logement des familles d’employés du Volontariat et les cas spéciaux de gens ne faisant pas partie de notre organisation, mais qui demandent aide.
Nous présentons ici quelques photos de huttes, avant et après, et avons indiqué seulement le numéro de dossier de l’enfant parrainé, les comités et parrains concernés sauront seuls de quelle famille il s’agit.
Si la famille est propriétaire de l’emplacement de sa hutte, alors suivant la gravité des dégats, on peut fournir quelques tôles (brown ou blue sheets) ou bien on refait toute la hutte (matériel et main d’œuvre).
Pour les familles qui sont en location, le problème est plus difficile car c’est légalement au propriétaire de faire les réparations. Si le Volontariat refaisait la hutte à ses frais, la crainte serait qu’un propriétaire indélicat ou cupide ne profite de la situation pour, ensuite, mettre ses locataires dehors. Donc il faut étudier et prendre une décision, au cas par cas, avec propriétaire et locataire.
24 février 2012
Elle a commencée le 9 février 2012 par le bâtiment principal et voici quelques photos prises le 20 février.
Les travaux avancent à un rythme soutenu et déjà se prépare la pose de la nouvelle dalle de béton sur la travée de la terrasse qui était la plus endommagée.
21 février 2012
Cette cérémonie devait avoir lieu le 12 février 2012 avec la participation du Président de l’Inde, Mr Abdul Kalam. Mais il y a eu le cyclone Thane qui a causé de très importants dommages (chutes d’arbres, réseaux électrique et téléphonique souvznt hors d’état, huttes, bateaux, etc) dans les régions de Pondichéry et Cuddalore.
La restauration de tout ce qui a été détruit ou endommagé est loin d’être terminée (et parfois même commencée), aussi le Gouvernement central de l’Inde a « conseillé » au Président Kalam de retarder sa venue dans la région de quelques mois.
En conséquence la célébration prévue aura bien lieu, sans la participation de celui-ci, et avancée au 11 février, à Shakthi Vihar.
Le Volontariat regroupera à nouveau ses enfants et ses principales sections autour du Président Kalam, lorsque celui-ci pourra vous visiter, probablement en juin 2012.
3 février 2012
Dans la nuit du 29 au 30 décembre 2011, une dépression cyclonique qui avançait depuis plusieurs jours dans la zone du golfe du Bengale s’est transformée en cyclone et est venue « percuter » la côte indienne au niveau de Pondichéry et Cuddalore principalement.
Ses pluies intenses, alliées à des vents de 150 km/h, ont causé des dégâts très importants dans toute la région et la presse rapporte le chiffre de 42 victimes (dont 26 à et autour de Cuddalore) dues principalement à des électrocutions et chutes d’arbres. Les huttes détruites ne se comptent plus, de même que les installations électriques et téléphoniques détruites. Les routes et les rues ont été paralysées pendant 24 heures, des arbres et des gravats obstruant les chaussées.
La période de moisson du riz allait démarrer et les récoltes sont d’ores et déjà compromises, y compris à notre ferme.
Au Volontariat, les dégâts ont été également très importants ; voici quelques premiers éléments qui seront complétés par la suite : le père d’un des enfants parrainés écrasé par la chute d’un mur, des arbres tombés un peu partout, vitres explosées à l’Atelier Shanti, à la cuisine centrale, à Shakti Vihar ou à la ferme. Les familles dont les huttes se sont effondrées ont été recueillies et des centaines de repas ont été préparés pour elles.
A l’atelier Shanti, avec les vitres brisées, l’eau a pénétré partout, trempant les fils et les rendant inutilisables, ainsi que tous les métiers à tisser. Des blocs de pierres ont été projetés par la mer sur les bâtiments, aggravant leur état. Beaucoup ont attendu que le Volontariat apporte de la nourriture, oui mais, il n’y avait là pas d’eau puisque pas de courant……De plus le générateur est à réparer.
Au centre Selvanilayam à Oupalam, les personnes âgées ont eu TRES peur, les garçons de Souriya ont effectué un travail magnifique de déblaiement et ont été très présents à tout et à tous. La cuisine a perdu ses grandes vitres du premier étage. Les dames de la cuisine ont oublié de s’occuper d’elles et de leurs familles et sont venues préparer tout ce qu’elles pouvaient, quel courage ! Il y a eu bien des difficultés car, l’habitude est prise en cas de catastrophe : le Volontariat nourrit tout le monde. OUI mais sans eau ? ? certains voyant que l’on nourrissait nos âgés se battaient pour en avoir aussi ……
Dans les classes d’informatique à Shatki Vihar, il y a eu un second drame, le feu : lorsque le courant est revenu, il a occasionné un court-circuit, les installations électriques et les appareils ont pris feu, rendant les lieux et appareils inutilisables. Il va falloir réhabiliter les locaux et acheter du matériel informatique neuf.
A la ferme, 4 pylônes d’électricité sont tombés, coupant du même coup l’alimentation en eau des enfants de Nila Illam et des animaux. A ce jour le courant n’est pas rétabli. Les toitures des enclos des poulets se sont envolées, les poulets sont morts noyés. A la culture de spiruline, également les toits des bassins se sont envolés, aussi les pluies ont dilué la solution de culture de l’algue, ralentissant fortement sa croissance.
En raison de l’ampleur des dégâts dans leurs locaux, les écoles de toute la ville sont fermées jusqu’au 18 janvier.
5 janvier 2012
En 1962, Madeleine Herman arrivait à Pondichéry avec l’idée de donner un an de sa vie au « Service premier des plus souffrants », selon l’engagement de l’abbé Pierre.
Nous sommes en 2012 et l’année ne s’est pas terminée……
Ce Jubilé d’or sera célébré avec ceux de la première heure, au sein des installations du Volontariat, le 12 février 2012, à Pondichéry.
Nous serons honorés de la participation de Sri Abdul Kalam qui fut, il y a peu d’années, un Président très remarqué de la République indienne.
5 janvier 2012