Aider celles et ceux qui sont dans le besoin et qui n’ont pas eu la chance que nous avons pu avoir, est une attitude aussi vieille que l'humanité. En observant une association comme le Volontariat, nous pouvons réaliser qu'il suffit d'un petit nombre de personnes qui se rassemblent et travaillent ensemble pour changer tout un village, un quartier, des familles, etc.
Dans l'aide apportée à son prochain, les théoriciens distinguent trois niveaux :
1. La charité (daanam, l'aide dans l'urgence)
2. Le développement (éducation, santé et préparation à un futur métier)
3. La responsabilisation (force et confiance) [ou conscientisation]
Le Volontariat s'efforce d'appliquer les trois, en fonction des situations. Son but est de changer notre regard sur la responsabilisation.
Le premier niveau : le tsunami de 2004 a été un cas où nous avons dû, en urgence, nourrir et trouver un toit aux personnes touchées par ce cataclysme. De même suite à un incendie ou une tempête. Cependant, nous ne voulons pas continuer en ce sens, une fois la crise passée. Quand des personnes deviennent très âgées et n'ont personne pour s'occuper d'elles, nous leur donnons une place où vivre et les traitons comme notre propre famille. Ce sont là des formes de charité, nécessaires pour aider l’immédiat, uniquement.
La plupart de nos activités se concentrent cependant sur le deuxième niveau, le développement : nous éduquons et formons les jeunes pour qu'ils puissent vivre une vie indépendante et honorable en grandissant. Le parrainage permet à toutes et tous d'aller à l'école et de pratiquer des activités extra-scolaires comme la danse, le yoga, la musique, etc. Un soutien scolaire, aide aux devoirs, a été également mis en place. Pratiquement tous les enfants ont accès à un ordinateur pour apprendre à utiliser cet outil du présent et du futur.
Nous avons choisi de mettre l'accent, pas seulement sur la nourriture elle-même, mais surtout sur la nutrition et la santé. Tous les problèmes de santé sont pris en charge, avec une admission à l'hôpital quand nécessaire. Les traitements dentaires, très coûteux, sont gratuits. Des camps d'été et des vacances en dehors de Pondichéry sont également régulièrement organisés.
Le troisième niveau : La responsabilisation est lente et difficile à identifier. Nous aimerions que nos jeunes soient heureux du soutien qu'ils reçoivent et commencent à se voir, non pas comme redevables des dons de personnes plus aisées, mais comme de futurs travailleurs sociaux et employés de la prochaine génération. Ils doivent aussi avoir de la reconnaissance pour leurs parrains/marraines et l'organisation qui les ont sortis des conséquences de la pauvreté familiale.
Mais ils devraient aller au-delà de ce sentiment et se voir comme des acteurs de leur histoire, comme futurs leaders, organisateurs ou administrateurs. Donner aux autres est énergisant et très satisfaisant. Nos jeunes qui aujourd'hui reçoivent une éducation, mais aussi les anciens, doivent penser à comment changer leur rôle et leur image d'eux-mêmes. L'accent doit être porté sur comment devenir assez solides pour être une force dans la société et avoir la compassion d'aider les pauvres, les handicapés, les malades ou les personnes âgées. C'est là la forme du futur.
Anandalakshmy, ancienne présidente, 23 juin 2012, revu octobre 2024